documents à consulterRécapitulatif en français et en anglais des actions de Martine Libertino en ex-Yougoslavie de janvier 1994 à décembre 1995. photos du camp de réfugiés de pancevoaffiches de conférencesLa mondialisation mènent-elle à la guerre ?, organisée par le Comité pour la paix en ex-Yougoslavie. l'histoire de l'ex-yougoslavieExtrait de La Yougoslavie sacrifée ou comment sacrifie-t-on les peuples sur l'autel de la raison d'état que Martine Libertino a écrit en 1995 pour conclure ses actions en ex-Yougloslavie : ..En 45 ans de vie sur terre, je n'ai jamais vu une guerre déchaîner autant de conflits, de haine, de parti-pris et d'émotions. Depuis quatre ans, les médias nous bombardent d'informations sans pour autant nous donner la clef du problème. Mais peut-on trouver la clef sans chercher à remettre en question le fondement-même de la vie et sans prendre conscience que l'être humain est plus précieux que les intérêts stratégiques, le pouvoir et la politique ? chercher à mieux nous comprendre..Aujourd'hui, les frontières s'ouvrent et les Hommes ont enfin la possibilité de se rencontrer, de se découvrir et de s'apprécier. L'ère à venir nous sortira du concept du nationalisme et du régionalisme à outrance. Elle nous demandera de chercher à mieux nous comprendre, de partager et de développer une capacité d'ouverture et de tolérance mais cette nouvelle philosophie mondiale exigera, pour l'ensemble des peuples, une certaine maturité spirituelle doublée d'une générosité de coeur qui n'en sont qu'à leurs premiers balbutiements. En fait, l'histoire de l'ex-Yougoslavie n'est que l'histoire de la terre mille fois répétée. Dans la communauté internationale, chacun s'insurge, se révolte, prend position. Et pourtant, dans notre vie de tous les jours, que faisons-nous de mieux ? Dans tous les pays, sur chaque parcelle de la terre, un homme bat encore sa femme, une femme trompe encore son mari, des parents traumatisent encore leurs enfants. Le viol et l'inceste existent toujours.. justice ou neutralité..Dans le conflit yougoslave, la justice est représentée par les grandes puissances. Les médiateurs sont la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis. Mais possèdent-ils cette neutralité, cette capacité de privilégier l'égalité de jugement avant les intérêts de pouvoir ?.. l'exemple du pardon..Quant à nous, ne nous satisfaisons-nous pas des vérités de cette justice en refusant de prendre conscience d'une autre vérité qui est la suivante ? : tous les conflits se résolvent grâce à l'écoute de l'autre, la confiance en soi et la capacité de lâcher-prise pour le bien de tous. Nous, observateurs des conflits des autres, dans notre quotidien, sommes-nous prêts à cela ? Sommes-nous susceptibles de changer notre manière de fonctionner avant de nous révolter à cause du comportement des autres ? Nous est-il possible de donner l'exemple du pardon et de la réconciliation ? Pouvons-nous aider des peuples à se réconcilier en nous jetant dans la bataille avec eux, en prenant position, en nous traitant de qualificatifs qui ne mènent qu'à la division et à la séparation dans notre propre vie ? Le regard neutre sur notre faiblesse, sur nos difficultés à calmer nos ardeurs et nos ressentiments nous demande de comprendre les ardeurs et les ressentiments des autres car, en nous comportant ainsi, nous ne les aidons pas. Nous attisons une querelle qui dure depuis des siècles et qui peut s'étendre à l'Europe entière si nous ne prenons garde aux erreurs irresponsables et irréparables de la déraison, de la désinformation et des émotions.. |
Photos de réfugiés sur la routeÀ qui profite la guerre..Aucune guerre n'est justifiable et ceux qui la déclenchent, de près ou de loin, sont « tous » criminels. A cet égard, l'humanité entière est responsable. Tant que nous entretiendrons des armées, nous ne vivrons pas en paix. Tant que nous construirons des armes, nous ne cesserons pas de nous battre. Tant que nous ferons des essais nucléaires, nous risquerons de nous détruire. Nous nous trouvons des excuses en invoquant l'autodéfense. Mais pourquoi devoir nous défendre ? De qui ? Nous faisons-nous si peu confiance que nous nous sentions toujours en danger ? A l'aube du vingt-et-unième siècle, sommes-nous encore confrontés aux mêmes peurs que nos ancêtres de la préhistoire ? A court terme, la guerre peut profiter à certains et il est possible de s'enrichir sur la souffrance des autres mais, à long terme, elle ne profite à personne. Ni au gagnant, ni au perdant. Matériellement, un pays consacrera de nombreuses années à se reconstruire mais, émotionnellement et spirituellement, le temps ne lavera pas forcément les salissures de son âme. Seules la compréhension du conflit et l'acceptation d'un changement intérieur radical aideront un peuple à se relever des séquelles de la guerre. la raison d'état..Derrière la raison d'état se cache souvent cette vérité : la raison d'état ne sert que ceux qui l'appliquent. Elle fait souffrir et détruit tous ceux qui la subissent. Au nom de cette raison d'état, on déclare la guerre à son voisin, on oblige son peuple à se battre, on tue, on viole et on bafoue la dignité humaine. La seule raison d'état valable est celle qui privilégie les liens fraternels et qui respecte l'intégrité humaine. En acceptant de construire des armes, un pays, même neutre, cautionne la guerre. En entraînant des armées, même pour se défendre, un pays apprend aux hommes à tuer. Malheureusement, il n'existe pas de guerre propre... le bon et le méchant..À ce stade de réflexion, se pose la question du bon et du méchant. En ex-Yougoslavie, la guerre est un exemple représentatif de cette schématisation simpliste : d'un côté se trouvent les bons, les victimes, et de l'autre les méchants, les bourreaux. Pourquoi avons-nous tant besoin de trouver un bouc émissaire ? Celui sur qui toute la faute va retomber. Celui qui est le réceptacle des forces du mal alors que l'autre, ou les autres, représentent la pureté de la blanche colombe. Parce que cette vision du bon et du mauvais nous rassure et rassure notre subconscient. Il y a au moins quelqu'un à qui attribuer notre colère, notre sentiment d'impuissance et d'incompréhension. Nous pouvons exorciser notre souffrance en la dirigeant sur le mauvais. Malheureusement, la vie trépidante de notre quotidien ne nous laisse pas le temps de nous documenter, de chercher les causes de ce mal. Nous voulons savoir, mais vite, car nos problèmes journaliers occupent notre temps et nos pensées. Il ne nous reste donc qu'à penser et à connaître la vérité par informations interposées. Ainsi, nous recevons et assimilons la majorité des informations sans pouvoir nous faire une opinion juste et neutre de la situation. C'est ainsi que nous reconnaissons « le » coupable, « le » mauvais. Il est la cause de tous ses maux et de ceux des autres. Ce jugement hâtif est dangereux car il risque d'engendrer une forme de racisme difficilement décelable au premier regard. Nous sommes de bonne foi et nous souffrons « à cause » de notre voisin ou « pour » notre voisin. Périodiquement, lorsque l'économie va mal ou que nous sommes touchés par les épreuves, nous cherchons un fautif : celui qui est plus méchant, celui qui vole notre travail, celui qui mange notre pain. Par contre, il nous est difficile de remettre en question notre manière de penser et de fonctionner. Ces erreurs nous conduisent à prendre en pitié (sans pour autant les aider) ceux que nous considérons comme les victimes et à rejeter (sans pour autant les changer) ceux que nous estimons être les bourreaux. Notre colère et notre sentiment d'injustice ne font qu'amplifier la haine dans laquelle se complaisent ceux qui se battent.. Pour vos dons |